Trois jours après la mort de Michael Jackson, l'hypothèse d'une surdose de médicaments a déjà été avancée par plusieurs proches. Une fin redoutée par beaucoup en raison de la dépendance aux antalgiques que le chanteur semblait avoir développé au fil d'une vie et d'une carrière marquées par la douleur, qu'elle soit due à divers accidents et opérations esthétiques, ou à son entraînement de danseur.
Tout semble avoir commencé en 1984, lorsque le "Roi de la pop", alors au faîte de sa gloire, est hospitalisé pendant plusieurs jours pour des brûlures au cuir chevelu à la suite d'un accident pyrotechnique survenu sur le tournage d'une publicité pour Pepsi.
Celui que certains proches décrivent comme hypocondriaque entame alors une histoire au long cours avec les médicaments, et notamment les antidouleurs, que le chanteur qualifiera lui-même d'addiction en 1993.
Depuis sa mort, certains de ses proches ont évoqué une dépendance aux médicaments. Dernier en date, le Dr Deepak Chopra, un ami de longue date de la star, a expliqué qu'il s'inquiétait depuis 2005 d'une addiction aux antidouleurs.
"D'une certaine manière, on le sentait venir, et c'est frustrant de n'avoir rien pu y faire", a-t-il déclaré à l'Associated Press, précisant avoir refusé de prescrire des calmants à Michael Jackson lorsque celui-ci lui en avait fait la demande en 2005. "Le problème était là depuis longtemps, mais on ne savait pas quoi faire. Il y a eu des tentatives d'intervention, mais ça n'a pas marché".
Au moment de sa mort, le chanteur vivait avec son cardiologue personnel, le Dr Conrad Murray, alors qu'il répétait assidûment en vue de sa série de concerts prévus à Londres. Mais, bien avant, la carrière et les choix de Michael Jackson avaient rendu son recours aux calmants habituel.
Au début des années 1990, son dermatologue annonce qu'il est atteint de vitiligo, une maladie provoquant une dépigmentation de la peau. Au fil des ans, la star subira plusieurs opérations de chirurgie esthétique, notamment pour rétrécir son nez, dont peu de gens connaissent le nombre exact.
Danseur exceptionnel, Michael Jackson a également connu les douleurs physiques récurrentes dues à l'entraînement intensif et à la pratique de cette activité exigeante pour le corps. Sans compter une santé visiblement fragile: en 1990, il est hospitalisé pour des douleurs à la poitrine; en 1993, il annule un concert pour cause de déshydratation et doit ensuite abréger sa tournée en raison d'une addiction aux antidouleurs; et, en 1995, il s'évanouit sur scène à New York et doit être à nouveau hospitalisé.
Dix ans plus tard, c'est un homme au teint blafard, souffrant de douleurs au dos et très affaibli qui sort acquitté de son procès pour abus sexuels sur mineurs.
Malgré cette fragilité et le poids des ans, Michael Jackson avait annoncé son retour sur scène à partir de la mi-juillet à Londres. Cinquante shows que le chanteur-danseur, âgé de 50 ans, préparait d'arrache-pied depuis des mois, notamment avec Lou Ferrigno, "L'Incroyable Hulk".
Un défi physique pour un homme aux prises avec une consommation régulière de calmants, selon Michael Levine, ancien agent de la star dans les années 90, qui parle d'un "mélange toxique auquel personne ne peut résister". Ou, pour d'autres, la fin annoncée de sa relation trouble avec les médicaments. "J'avais prévenu tout le monde, et voilà le résultat", a déclaré Brian Oxman, ancien avocat de Michael Jackson. "Je ne sais pas ce qui a causé sa mort. Mais je redoutais ce jour, et nous y voilà"